Que ce soit dans le neuf ou dans l’ancien, le marché de l’immobilier connaît actuellement une baisse dans tout l’Hexagone. Même si les constatations se font de plus en plus ressentir depuis le début de l’année, les prix ont commencé à descendre vers 2022. En effet, après une petite hausse vers la fin de l’année, la pénurie des biens qui a poussé les acquéreurs à se décider rapidement, et donc, à acheter à des prix élevés est désormais finie. Tour d’horizon sur la baisse de l’immobilier qui se passe un peu partout dans le pays.
Depuis quand les prix de l’immobilier sont-ils en train de baisser ?
L’immobilier a toujours été des plus stables sur le marché français en comparaison avec d’autres pays européens – sans parler du marché américain 😉 . En effet, depuis 2014, aucune baisse significative n’a été observée. De plus, depuis 2020, le marché immobilier a connu une hausse. Une situation qui a ravi les promoteurs et les propriétaires en réponse aux ravages causés par la pandémie de Covid-19.
Cependant, leur joie fut de courte durée, car vers la fin de l’année, le contexte a rapidement changé. Cela est principalement dû à l’augmentation du nombre d’offres de biens à vendre. Les acheteurs disposent désormais de plus de temps pour prendre une décision et, dans certains cas, pour négocier afin de faire baisser les prix.
En même temps, la demande du côté des acquéreurs diminue. L’équilibre entre l’offre et la demande est menacé par l’augmentation des taux d’emprunt proposés par les banques. Il est devenu de plus en plus difficile d’obtenir un prêt pour financer l’acquisition d’un bien immobilier.
C’est pour ces raisons que la baisse de l’immobilier se fait ressentir dans presque toutes les villes de France. Et bien que les habitations trouvent encore des acheteurs, ces derniers n’ont pas tout à fait les moyens de se payer un logement à son juste prix. Les propriétaires pressés sont alors obligés de réviser leurs prétentions et de s’aligner avec la demande s’ils souhaitent vendre leurs biens.
La baisse des prix : une histoire de chiffres
Meilleurs Agents du groupe AVIV, estimateur en ligne dans le domaine de l’immobilier, a récemment mené une étude concernant cette baisse afin de déterminer l’état de la situation. D’après les résultats, le marché en France a reculé de 0,2 % depuis le début de l’année 2023.
C’est dans la ville de Paris que la baisse est constatée en premier lieu avant de s’attaquer aux autres communes. Et comme la capitale influence le marché immobilier des régions environnantes, aussi bien de manière positive que négative, une baisse de l’immobilier dans la capitale a des conséquences importantes sur le marché immobilier français. Elle présente actuellement une diminution des prix de 0,4 %.
Cet effet locomotive affecte alors les autres grandes villes où les prix enregistrent une baisse significative. C’est par exemple le cas de Toulouse et Caen qui connaissent une baisse de 3,6 %, mais également de Lyon et de Nantes qui constatent une diminution des prix de 3,5 % et de 3,2 % respectivement.
Cependant, la ville de Nice est l’une des grandes villes françaises à observer une hausse de 1,8 % sur les trois derniers mois. Une hausse qui s’explique par le fait que la Côte d’Azur n’a pas encore été affectée par la crise des crédits liée à l’augmentation des taux.
Des prix qui diminuent à cause de la hausse des taux d’intérêt
Si la baisse des prix de l’immobilier est une bonne nouvelle pour les acquéreurs, cela n’est pas toujours le cas pour certains demandeurs de prêts. En effet, cette diminution des prix est en partie causée par la hausse des taux d’intérêt qui sévit actuellement dans le marché financier. Les prêts immobiliers sont les plus fortement touchés. En effet, cette situation a réduit les demandes d’emprunt de 30 % par rapport à décembre 2021.
Dans cette logique, bien que les prix soient plus accessibles pour les acheteurs, cela n’a aucune incidence sur leur pouvoir d’achat. Le problème réside dans le fait que la hausse des taux d’intérêt est beaucoup plus rapide que la baisse des prix des biens immobiliers. Les acquéreurs ont alors plus de mal à emprunter afin de financer leurs acquisitions.
Selon Charles Marinakis, patron de Century 21, la baisse de l’immobilier devrait être aux environs de 10 à 12 % afin de compenser la hausse des taux. En effet, lorsque le taux d’intérêt est élevé, le capital emprunté est moins important pour une même mensualité. Le pouvoir d’achat des acquéreurs n’est alors plus le même d’après les calculs effectués par les notaires du Grand Paris. Désormais, une personne qui pouvait acheter une maison de 100 m² en 2022 ne peut plus s’offrir qu’une maison de 88 m² en 2023 avec le même montant emprunté.
Comment cette baisse affecte-t-elle le neuf, l’ancien et la location ?
Le marché immobilier ancien connaît une baisse depuis 2022, qui continuera en 2023. C’est également le cas dans le neuf. L’inflation qui touche les éléments de constructions et les prix des terrains, la diminution des aides et des dispositifs de soutien ainsi que la hausse fulgurante des taux d’intérêt sont en cause. Ces indicateurs font que le marché du neuf est également en plein déclin.
Vers la fin de l’année 2022, la baisse de l’immobilier neuf a atteint les 38 %. Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée dans le domaine depuis 16 ans. Dans son ensemble, le marché du logement neuf a perdu près de 71 000 logements selon la FFB (Fédération française du bâtiment).
Les signes de ralentissement se font également ressentir dans le marché de la location immobilière. De ce côté, c’est l’inflation qui en est la plus grande cause. Le prix d’achat des biens immobiliers et les loyers ont augmenté, mais pas à la même fréquence. Ce qui empêche les investisseurs d’obtenir des rendements aussi fructueux qu’auparavant. De plus, les locataires sont confrontés à des loyers plus élevés, ce qui les incite à rester dans leurs logements actuels. Ainsi, il y a de moins en moins de rotation de biens locatifs et donc, de moins en moins d’offres de location.
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