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Comment préparer sa retraite ?

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préparer sa retraite

Il y a des moments qui donnent le vertige.

Le départ en retraite fait indubitablement partie de ceux là.

Imaginez. Vous allez faire un saut en parachute. De deux choses l’une : soit vous faites confiance à votre moniteur (que vous ne connaissiez pas il y a encore quelques minutes) soit vous avez prévu un parachute de secours en plus de celui dont le moniteur vous a harnaché.

Hé bien partir en retraite c’est un peu la même chose. Les gens ont beau jouer les fanfarons, cela a quelque chose de flippant. Ce n’est pas juste « salut, à bientôt moi je pars en vacances définitives ». Qui croit encore cela d’ailleurs ?

Mieux vaut anticiper le « saut » et se poser les bonnes questions. Faut-il compter sur l’État et les organismes sociaux ? Faut-il davantage miser sur vous-mêmes, quitte à prendre certains risques ? Ceux d’entre vous qui me lisent de longue date connaissent déjà mon point de vue sur le sujet. Pour les autres, j’en reparle un peu plus loin…

Vous me direz que vous avez tout le temps pour réfléchir au sujet. Il semble même qu’une partie de la génération Y soit fataliste sur le sujet, estimant qu’elle n’aura pas de retraite de toute façon. Ces jeunes ne se préoccupent pas du sujet, optant pour un Carpe Diem et « qui vivra verra ». Cela fait quand même furieusement penser à la Cigale et la Fourmi 🙂 . Ceci dit, on peut comprendre qu’ils s’estiment peu concernés tant l’objectif est éloigné.

Aujourd’hui, l’âge de la retraite est à 62 ans. Mais il apparaît vraisemblable que cet âge va encore être repoussé lors des prochaines réformes qui ne manqueront pas d’intervenir.

Si vous ne vous êtes pas encore intéressé au sujet, il est temps de vous y mettre. Commencez donc par lire cet article. C’est un peu « comment préparer sa retraite pour les nuls » 😆 .

préparer sa retraite

Pourquoi il faut préparer sa retraite dès à présent

Le système par répartition tient encore… mais jusqu’à quand ?

Un petit rappel pour commencer : la France a fait le choix du système par répartition. Qu’est ce que cela signifie ? Les cotisations prélevées sur les revenus des actifs servent à payer les pensions de retraite. C’est la fameuse solidarité intergénérationnelle.

Une fois cela posé, on peut quand même se poser certaines questions : faut-il faire confiance à l’État providence ? Ou vaut-il mieux miser sur soi-même ?

Personnellement, cela fait longtemps que ma religion est faite 😛 . Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile de se laisser berner bercer par la douce idée que quelqu’un, ailleurs, s’occupe de vous et que tout se passera bien (bienvenue chez les Bisounours) mais regardons la réalité en face, le système actuel périclite. Il faut sans arrêt le réformer et cela créé de plus en plus de mécontents (tant du côté des actifs que de celui des retraités).

La dernière tentative de réforme des retraites s’est soldée par de nombreuses manifestations qui exprimaient toutes la même inquiétude : le niveau des pension va vraisemblablement baisser… tandis que l’âge de départ en retraite est repoussé.

A l’initial, il y a un problème démographique qui paraît insoluble : de plus en plus de retraités pour de moins d’actifs. C’est mathématiquement intenable. Sauf à ajuster un des paramètres : allonger la durée de cotisation, augmenter ces cotisations, baisser les pensions…

Voulez-vous conserver votre train de vie… ou rétrograder ?

Et c’est là que l’on commence à parler pudiquement de « complément de revenus » pour ne pas dire le gros mot : retraite par capitalisation – hououou, sale individualiste !!!

Bon, mettons de çà de côté et arrêtons de crier au loup avec la meute.

Si vous voulez garder votre train de vie, il va falloir vous retrousser les manches et faire les efforts nécessaires. Et ce, le plus vite possible.

A moins, encore une fois, de profiter de la vie tant que vous pouvez et puis plus tard vous verrez bien. Les deux logiques se défendent. Mais personnellement, je n’ai pas envie d’être condamné à rester chez moi à regarder « Plus belle la vie » et autres joyeusetés télévisuelles parce que je n’ai pas les moyens de faire autre chose 😀 . Et puis, je considère que plus on avance dans la vie plus on doit progresser – et non régresser.

Préparer sa retraite financièrement

Nous allons attaquer ici le coeur du sujet.

Le système actuel

Comme expliqué plus haut, notre système est basé sur la répartition entre actifs et retraités.

Pour entrer davantage dans le détail, les actifs cotisent à un régime de base ET à un régime complémentaire – les deux sont obligatoires. Une fois additionnés, vous obtenez votre retraite globale.

Quel est votre train de vie ?

C’est la première question à vous poser. Quels vont être vos flux financiers à l’heure de partir en retraite ?

Etes-vous locataire ou propriétaire de votre résidence principale ? Dans ce dernier cas, le crédit de votre logement est-il intégralement remboursé ? Avez-vous d’autres prêts à honorer (voiture par exemple) ? Vos enfants sont-ils encore à votre charge ?

Quels sont vos frais fixes et récurrents (chauffage, électricité, essence, alimentation) ? Quels sont les autres frais (voyages, loisirs…) ? Ces derniers risquent d’ailleurs d’augmenter vu que vous allez avoir plus de temps.

Pensez également à garder une marge de sécurité en cas de coup dur : cela permettra de faire face à des travaux ou réparations imprévus sans avoir à taper dans votre épargne.

En principe, vous allez gagner moins d’argent une fois retraité qu’en étant actif. Comptez une perte de revenu comprise entre 30 et 50 %. Hé oui çà pique un peu !

Les dépenses de santé

comment preparer sa retraite

S’il y a un poste de dépense qui risque d’augmenter au fil du temps c’est bien celui de la santé. Vous devez donc également anticiper ces dépenses, d’autant plus que, ici encore, la part que vous devez payer est toujours plus importante, même si vous bénéficiez d’une mutuelle de qualité.

Quelles sont vos ressources ?

Comme nous venons de le voir, lorsque l’on part en retraite, cela se traduit toujours par une perte de revenus – du moins entre les revenus d’activité et les pensions.

Vous devez donc prévoir des ressources alternatives vous permettant de compenser cette perte.

Ouvrir un PER

Les gouvernements successifs nous incitent à ouvrir un Plane Epargne Retraite. Mais j’avoue que je suis loin d’être convaincu. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Avantages du PER

Tout d’abord, il faut rappeler que le PER (ou ex-PERP) est un plan d’épargne sur lequel vous accumulez des fonds dans la perspective de votre départ en retraite. Le jour de votre retraite, vous débloquez votre plan en rente ou en capital / rente (sur option). Dans ce dernier cas, vous recevrez 20 % de votre capital, le reste étant débloqué sous forme de rente. Notez que la seule possibilité de déblocage total du capital est celle où vous achetez votre résidence principale (après avoir été locataire durant au moins les deux années précédentes).

Il s’agit d’un produit souple (en tout cas durant la phase où vous épargnez) : aucune condition n’est requise pour ouvrir un PER. Il suffit de vous adresser à l’établissement de votre choix : banque, assurance, mutuelle…

Vous pouvez y verser de l’argent de manière périodique avec un montant fixe (par exemple 100 € par mois) ou de manière libre et sans limite de montant.

Vous serez tenu au courant au moins une fois par votre établissement gestionnaire de l’évolution de votre plan, avec une estimation de votre rente.

A noter qu’il existe une « carotte fiscale » pour vous inciter à contracter ce type de plan. Les montants que vous versez sont déductibles de vos revenus imposables dans la limite de 32 419 € pour 2020.

Voilà pour les bons points. Seulement, il y a nombre d’inconvénients qui, selon moi, l’emportent sur les aspects positifs.

Inconvénients du PER

Tout d’abord, il s’agit d’une épargne bloquée. Entendez par là que vous ne pouvez pas y toucher jusqu’au jour de votre retraite. Seules des conditions exceptionnelles pourront vous permettre de récupérer cet argent : votre décès ou des cas très restrictifs (décès de votre compagne / compagnon, surendettement, invalidité…).

Personnellement, je fais justement un blocage avec ce concept d’épargne bloquée. Sans doute que je suis trop méfiant de nature.

Par ailleurs, comme tout plan il y a des frais à prévoir : à l’entrée, durant la gestion et à chaque versement de la rente.

Autre aspect qui aura son importance : êtes-vous sûr que vous obtiendrez votre rente à la sortie ? En effet, il vous faudra choisir entre plusieurs catégories de plan (du PER en fonds euros, sécurisé mais peu rentable au plan en gestion libre supposé plus rentable mais surtout plus risqué…).

Mais surtout, ce qui ne me convient pas c’est que là où on vous a promis un eldorado fiscal, il y a comme un petit air de publicité mensongère (on va encore dire que je fais une fixation sur les impôts 😛 . Car vous allez être fiscalisé sur votre rente et/ou votre capital. Concernant la rente, l’imposition sera celle des rentes, pensions et retraites. Le capital lui sera taxé suivant le barème progressif de l’impôt sur le revenu ou sur option suivant un prélèvement libératoire de 7,5 %.

Le fisc ne vous oublie jamais !

De plus, il semble que les pensions de retraite soient davantage taxées que les revenus d’activité.

Vous l’aurez compris, il y a un loup, et un beau !

Ouvrir une assurance vie

L’assurance vie est un autre moyen d’épargner en plaçant vos fonds sur des fonds euros (sécurisés mais de moins en moins rentable) ou sur des actions (plus risquées… et potentiellement plus rentables).

Soit vous optez pour un versement mensuel automatique soit vous versez de l’argent quand vous en avez la possibilité.

L’assurance vie présente un avantage fiscal : après 8 années, vous n’êtes pas imposé sur vos gains (sauf prélèvements sociaux) dans la limite de 4600 € par an.

Ouvrir un PEA

Parlons d’un autre plan à présent : le Plan d’Epargne en Actions.

Ici, vous allez investir sur le marché boursier : âme sensible s’abstenir. Mais, si votre horizon de temps est assez lointain (10 ans), c’est un plan qui vaut la peine d’être regardé de près.

La fiscalité est attrayante puisque, après 5 ans, vos gains ne sont pas taxés et ce sans limite de plafond (excepté les prélèvements sociaux encore une fois…).

Investir dans l’immobilier

L’immobilier physique

Vu que le blog aborde ce sujet en long, en large et en travers, je ne vous ferai pas l’injure de revenir dessus en détail.

Vous pouvez utilement vous rapporter à cet article pour débuter.

La pierre papier

Le gros avantage d’investir dans la pierre papier est que vous n’avez pas à vous en occuper. Si votre vie est déjà bien occupée, cela peut être une voie à explorer. Et en plus le ticket d’entrée est faible (à partir de 1 000 € voire même de 100 € !)

Vous pouvez ici vous intéresser aux SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), au crowdfunding immobilier et aux SIIC (Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées).

Dans tous les cas que nous venons de détailler, il vous faudra faire un choix entre ne profiter que des intérêts, dividendes ou loyers ou du produit de la vente et du capital.

Ce choix induira également que vous transmettiez ou non un patrimoine à vos enfants. Si vous ne touchez que les dividendes et loyers, l’héritage sera plus conséquent.

A quel âge préparer sa retraite ?

Le plus tôt sera le mieux. J’en ai déjà parlé à propos des intérêts composés par exemple : plus vous commencez à préparer votre retraite de bonne heure plus vous aurez accumulé du patrimoine et des revenus complémentaires rapidement. De plus, plus vous aurez épargné tôt, moins l’effort à fournir sera important.

Ceci dit il est toujours difficile quand on commence dans la vie active de se projeter aussi loin que la retraite. Il y a déjà tant d’étapes qui nous attendent dans notre existence.

Et puis, les caisses de retraite ne vous aident pas à prendre conscience de la nécessité de préparer votre retraite de manière anticipée. Par exemple, si vous voulez bénéficier de simulations quand vous avez 35 ou 40 ans, autant vous dire que c’est mission impossible. Expérience vécue de mon côté quand j’ai contacté ma caisse de retraite à 40 ans : « rappelez nous dans 10 ans, pas avant et puis quoi à 40 ans, on ne pense pas à la retraite ! »

C’est à partir de 55 ans que l’on commence à recevoir une « estimation indicative globale ». Et là c’est souvent le drame. J’ai pas mal d’amis qui ont fait une crise de panique à la vue de cette estimation. Un de mes meilleurs amis étudie depuis une expatriation en Thaïlande pour pouvoir vivre correctement. Un peu hallucinant non ?

D’ici là, pensez à bien conserver tous vos papiers parce que, c’est dingue le nombre de personnes que je connais qui ont vu leurs papiers se perdre dans des labyrinthes technocratiques…

A cette question « à quelle âge préparer sa retraite » fait écho une autre question « à quel âge comptez-vous partir en retraite ? ». Les deux sujets sont intimement liés. Par exemple, si vous voulez partir en retraite avant 62 ans, il vous faut d’autant plus prévoir une épargne conséquente.

Et alors, si vous envisagez de partir avant cet âge fatidique de 62 ans, il va falloir être créatif et fournir d’autant plus d’efforts. Quand on sait que l’espérance de vie en bonne santé est de 62,5 ans pour les Français et 65 ans pour les Françaises, l’hypothèse ne paraît pas absurde…

Compléter ses revenus à la retraite

préparer sa retraite à 50 ans

« Je m’y suis pris trop tard pour préparer ma retraite, comment faire ? »

« Préparer sa retraite à 50 ans, est-ce illusoire ? »

J’ai eu ce type d’échanges à plusieurs reprises avec une partie d’entre vous. A 50 ans, il y a encore des solutions à mettre en place – y compris dans l’immobilier !

Si vous avez plus de 55 ans, il semble un peu tard pour vous lancer dans la bourse ou la pierre.

Existe-t-il alors des solutions pour vous permettre de vivre une retraite sereine, sans souci financier ?

Le viager

Voilà un sujet que je n’ai jamais abordé sur le blog. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que je ne suis pas à l’aise avec ce type d’opération. Mais je concède que c’est une réticence psychologique toute personnelle.

Pour rappel, il s’agit de vendre votre résidence principale contre un bouquet (une somme représentant seulement une partie de la valeur du bien) + une rente mensuelle. Voilà de quoi arrondir vos fins de mois.

Rester actif à mi temps

On appelle également cela le cumul emploi / retraite.

Attention il y a des règles à respecter, notamment un plafond de revenus cumulés. Celui-ci ne doit pas dépasser la moyenne de vos trois derniers salaires en tant qu’actif.

Au delà de l’aspect financier, continuer à travailler à temps partiel vous permet de conserver une vie sociale – on en reparle un peu plus loin.

Revendre votre résidence principale

Cela peut sembler contre intuitif mais j’ai pas mal d’amis qui ont décidé de revendre leur maison à l’heure de la retraite car elle était devenue trop grande. Ils en ont racheté une plus petite et plus adaptée à leurs futurs besoins et mis de côté la différence de prix entre les deux biens. De plus cela engendre des économies de fonctionnement (chauffage, électricité, taxe foncière, assurance…)

Préparer sa retraite psychologiquement

Ce n’est pas l’aspect dont on parle le plus mais il a une TRES grande importance.

Faites le test autour de vous. Demandez à la volée qui partirait demain en retraite s’il en avait la possibilité. Vous pouvez être sûr que tout le monde lèvera la main.

Mais, si vous leur donnez réellement la possibilité de quitter leur job dès demain, certains vont commencer à se poser des questions, à hésiter. Et c’est normal : c’est un peu comme lors du confinement durant la crise du Covid-19, les premiers jours cela ressemble aux vacances.. et puis très vite on tourne en rond. On s’ennuie. Et on se sent seul.

Car le travail vous garantit un lien social. Bien-sûr il y a ces collègues avec qui vous n’avez pas d’atomes crochus. Ou ce chef qui vous tape sur le système. Mais vous y rencontrez aussi des personnes qui deviennent des amis ou simplement des gens avec qui il est plaisant d’échanger.

Lorsque vous êtes retraité, le risque c’est l’isolement. Et l’Homme n’est pas fait pour vivre seul. Son instinct grégaire est particulièrement fort. Vous avez donc tout intérêt à avoir prévu de nouvelles activités vous permettant de rencontrer vos semblables : bénévolat dans des associations, clubs de sport…

Si possible, vous pouvez même commencer ces nouvelles activités un peu avant votre départ en retraite et leur accorder plus de temps et d’importance une fois que vous avez cessé votre activité.

Partir en retraite induit également un changement de rythme de vie. Combien de fois avez-vous eu du mal à vous lever pour aller au travail ? Souvent j’imagine. Une fois retraité, le problème ne se pose plus. Mais attention cela peut constituer un piège. Pour votre moral, mieux vaut conserver des objectifs pour votre journée ou votre semaine. Ce que j’appelle des « moteurs », des choses qui justement vous donnent envie de vous lever.

Un autre aspect qui me semble important est la saison pour partir en retraite. Mieux vaut partir au printemps ou en été qu’au beau milieu de l’hiver.

Préparer sa retraite physiquement

Pour profiter au maximum de votre retraite, il vous faudra être en bonne santé. Donc entretenez votre forme physique en faisant du sport régulièrement et en surveillant votre alimentation, votre sommeil… Et oubliez la télé.

Tenez compte de votre âge et optez pour des sports non blessants : randonnée, natation, cyclisme par exemple.

Comment je prépare ma retraite

Les plus fidèles le savent, je suis principalement investi en immobilier. C’est la raison d’être du blog d’ailleurs !

Je ne suis pas forcément dans une optique de partir en retraite de manière anticipée mais investir dans la pierre me permet d’avoir cette corde à mon arc. Aujourd’hui, si je souhaite « me retirer », je suis en capacité de le faire sans que mon train de vie en souffre. C’est le fruit d’une stratégie longuement réfléchie (et que j’affine encore aujourd’hui) et d’une persévérance à toute épreuve.

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